• 12 ans de métier. 7 ministres, 4 modifications de programmes. (2002-2005-2008-2016) (Ha, tiens, on a quand même eu 8 ans au lieu de 3 pour avoir le temps de se les approprier).

    Des enfants de plus en plus bruyants, de plus en plus agités, de plus en plus ingérables. Et peu de marge de manœuvre pour y remédier dans le primaire. A part le dialogue, les solutions de fortune (tableaux de suivi, rencontres régulières), nous n'avons pas de pouvoirs concrets.

    Face à des parents qui semblent nous soutenir et nous compléter, (alors même que ce serait à nous d'avoir juste à les compléter sur le point de l'éducation), mais qui en réalité sont aussi démunis que nous dans les cas extrêmes,  mais qui préfèrent , pour le peu de temps qu'ils passent avec leurs enfants le soir, être en bons termes avec eux (ou pire, qui préfèrent de guerre lasse laisser tomber le conflit), Que faire? Chercher. Supporter. Rechercher. Ne plus supporter.Les inviter le plus souvent possible dans les classes pour qu'ils comprennent ce que nous faisons au quotidien : ça marche, mais ça ne change pas les choses pour autant en classe; ça permet juste de pouvoir se rejoindre sur le comportement des enfants d'aujourd'hui.Ça permet un regard compatissant et des "Je ne sais franchement pas comment vous faites". Bah on fait ce qu'on peut avec ce qu'on a.

    Je savais déjà ça en début de carrière, mais je le "survalide" aujourd'hui: il est de plus en plus difficile d'enseigner. Je démens souvent l'idée reçue que les parents d'aujourd'hui ne soutiennent pas les enseignants. C'est faux, ils sont tout à fait conscients et à 90% ils sont de notre côté. Passivement. C'est vrai quoi, c'est un peu facile de dire "Comment ça va avec vous en classe? Parce que à la maison, on le tient pas. C'est infernal." Bin....pareil. Mais j'en ai 20 au minimum quoi". #vitamineC #Magnésium

    Après, on a un nouveau gouvernement qui semble avoir compris que la solution pour la réussite ne réside pas tant dans les programmes ou dans les rythmes que dans le nombre d'élèves par classes. C'est un début peut-être.

    J'ajoute à ça 1 année de direction en débutante. Avec son lot de petites réussites, d'erreurs , de maladresses, de gestion de centaines de trucs à faire pour hier, de réunions que tu ne sais plus comment répartir tellement il en faudrait 10 de + pour rendre tout ce qu'on te demande (mais que t'oses pas parce que déjà que si on comptait nos heures dans cette école et qu'elles étaient payées on serait millionnaires). De relationnel avec l'équipe, avec les partenaires,de fonction de "tampon" . Oui. Non parce que C'est TOI qui prends quand il y a un problème ou un dysfonctionnement. Même si tu sais que tu as tout fait pour tenter de satisfaire chacun pour le bien des élèves. Même si tu comprends à la fois la logique de ton équipe et celle de tes supérieurs. Même que ton avis, bin...t'en as un mais tu le mets un peu de côté, et tu fonces pour tenter la solution du plus grand nombre. Tu te heurtes à des personnalités diverses, à des fonctionnements d'avant, à des regards inquiets quand tu proposes quelque chose d'autre...(forcément puisque tu as commis des maladresses dans l'année).

    Tu remplaces ta personnalité bouillonnante et impulsive par un calme à (presque) toute épreuve. Fais gaffe parce que si UNE FOIS, UN JOUR tu te prends à dire que c'est pas le moment, alors méfie-toi ami(e), on te le ressortira et on appuiera bien dessus. Sans tenir compte des milliers de fois où tu a été à l'écoute.

    Tu comprendras alors les phrases de tes copines directrices, celles de ta marraine aussi, et tu comprendras le pourquoi de leur attitude parfois froide et distante, voire un peu abrupte, que tu trouvais bizarre. Et toi aussi, tu feras comme elle, tu apprendras de tes erreurs, et tu feras mieux l'année d'après . Parce que tu es fort de tes échecs, mais aussi de ce qui peut marcher, de ce qui a marché. Parce que tu connais mieux chaque membre de ton équipe. Et que, probablement, eux aussi.

    Cordialement.

    Une directrice et maîtresse de CP. En 2017. En juin. CQFD.

    Le plus beau métier du monde...ou pas.

     

     

     

     

     


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  • Bonsoir. Alors, soyons honnêtes: nous ne tombons pas de notre chaise ce soir.

    Les citoyens ont envie de marcher vers un renouveau, et/ ou en ont marre de l'éternel gauche/droite, gauche/droite, gauche /droite.

    Quant à la gauche de la gauche, Jean-Luc a réalisé un score qui reflète tout à fait l'enthousiasme observé récemment sur les réseaux sociaux. Je conçois que ses soutiens soient déçus au vu de ce joli parcours de campagne. Moi-même, il a arrêté de m'agacer, et m'a même séduite sur son projet pour l'éducation. J'espère donc qu'il responsabilisera un poste dans ce domaine. (Ceux qui me connaissent savent à quel point il peut être surprenant que j'écrive ça.)

    Je vais quand même donner mon avis. (parce que bon. C'est mon blog. ^^)

    Comme j'ai pu déjà l'évoquer précédemment, le déversement d'agressivité politique sur les réseaux sociaux me navre profondément. Je ne parle pas des citoyens qui expriment simplement leur(s) préférence(s) . Mais bien de ceux qui ne souffrent pas la moindre contradiction, ou le moindre avis différent du leur. Quand je lis "Ha ouais, le gars y vote Macron, il est tombé bien bas", ou encore "On est chez nous", je me dis que quand même, si vous permettez, j'aimerais pouvoir avoir le droit de penser par moi-même sans être Bashé. (Notons que je ne parle pas de ma personne, puisque jamais je n'ai exprimé mon vote sur ces réseaux, parce que je pense profondément qu'on s'exprime dans les urnes, et que notre seul devoir, avant cela, est d'écouter attentivement, d'analyser, de peser, de s'ouvrir aussi. Et qu'il n'est pas d'imposer ou d'invectiver .)

    Je sais qu'on me répondra par la sacro-sainte "Liberté d'Expression" . Du coup , c'est pour ça que je m'exprime. (haha)

    Enfin bref. Votre choix est votre choix. Mais là, il est assez limpide. Manu, Marine, ou blanc, ou abstention. Faites ce que vous voulez, en votre âme et conscience. Les autres candidats ont été éliminés pour cette fois. "L'aventure s'arrête ici. ".

    Je vous souhaite un apaisement, un choix cohérent avec vos idées et vos envies pour notre avenir, et le trophée des bons perdants ou bons gagnants. Fair-Play.

    Sinon, si vous êtes révoltés, ce que je conçois encore une fois complètement, je préfère vous voir dans la rue pour une révolution de masse, qu'individuellement sur FB avec un mépris voire une haine stériles, car inefficaces.

    Les choses vont de fait être différentes désormais. Le 7 mai sera une date pour ma part stressante et historique. Le champagne sera bien évidemment de mise, dans le premier cas pour fêter, dans le second pour me donner du courage pour 5 ans.

    Je vous aime tous, même si vous savez que je ne comprends pas pour certains vos posts FB, et que nous n'avons pas la même façon de voir un réseau social. Je sais que je peux paraître naïve ou utopique. Mais je rêve d'un monde où chacun serait capable de reconnaître ses erreurs, d'être content si c'est son candidat qui est en tête sans casser la tête des autres, d'être capable d'élargir ses idées pour voter au second tour.

    En vous souhaitant. Et j'utilise mon prénom officiel pour signer ce soir, c'est de mise. Marianne.

     


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  • Alors, je vous rassure d'emblée, Non, vous n'êtes PAS sur la page Facebook de 35ans.fr ni sur le blog des Tribulations d'une trentenaire célibataire. Déjà parce que j'étais là avant elles , merde. Et aussi parce que je ne suis pas ici ce soir pour vous parler d'un célibat heureux ou qui fait semblant de l'être. Non.

    Je suis là, après quelques mois d'absence, pour vous dire que certaines relations sont évolutives: elles peuvent passer de l'amour à la haine, de la haine à l'amour, de l'amitié à l'amour, et , je vous vois venir mais NON, pas de l'amour à l'amitié. FAKE.

    En revanche, si une relation évolue et se confirme dans l'amitié, c'est qu'elle a toujours été de cette nature. Et que l'un des deux, voire peut-être les deux, se sont fourvoyés.

    Je tenais à le dire, parce que je sais (ô combien) on peut confondre un mélange de complicité et de passion avec de l'amour. Et c'est tout à fait humain. Ce qui l'est moins, c'est quand l'un des deux croit dur comme fer au fond de lui que tout ça a un avenir. Ça n'en a pas. Point barre.

    Florence Foresti, sous ses dehors garçon manqué, ne manque pas de nous toucher en plein cœur, quand elle met le doigt sur nos faiblesses pour des hommes qui ne nous aiment pas. Mais pourquoi ,  pourquoi certaines d'entre nous passent leur temps à analyser ce que POURRAIT être une relation?

    Nous ne devrions JAMAIS avoir à réfléchir en amour.Jamais. On ne devrait jamais attendre, non plus. L'évidence devrait prédominer. Si un homme t'aime, il est là. POINT.

    Dit comme ça, c'est tellement simple non?

    Et bien en fait: oui. Oui. C'est simple. Mais, pour le comprendre et l'admettre, il faut être guérie. Avoir fait le tour. 10 fois. 100 fois. 1000 fois. Et chacun a besoin de SON laps de temps. Il n'y a pas de règles pour prendre conscience de la vérité en amour. Même quand tous les gens qui t'aiment l'ont vu des années avant toi, même si ils te le disent, s'ils te remuent, te disent tout ce que tu ce que, au fond, tu sais déjà . C'est TOI qui décides.

    Et un matin, tout s'éclaire. Sans que tu n'aies rien demandé. Enfin, l'évidence est là. Tu ne sais pas pourquoi, mais ce sentiment te fait perdre 10 kilos de conscience, et surtout , t'ouvre enfin des portes que tu laissais fermées.

    Quelquefois, on confond l'orgueil et l'amour. Vouloir quelqu'un parce qu'on ne peut pas l'avoir. Défi. Fierté.

    Mais, ce qui est encore plus génial, c'est quand, en plus, tu as gagné un ami. Qui en fait, n'a toujours été que ça. Et que, même tardivement, tu te sens prête à partir pour de nouvelles aventures. En te disant que c'est vrai, tu as sans doute perdu en route deux ou trois belles histoires à cause de tes œillères.

     Au final, rien n'est grave dans tout ça. Parce que ce qui est vécu est vécu . Et peut-être que sans tout ça, je n'aurais pas été aussi sûre de ce que je veux, et de ce que je ne veux plus. Je l'ai toujours dit, mais je le redis: Toutes les rencontres ont un sens. On ne le voit pas tout de suite, c'est tout.


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  • Octobre 2015: Tiens, si je passais l'entretien de direction d'école? Champagne.

    Décembre 2015: J'ai passé l'entretien de direction d'école. Champagne.

    Février 2016: "Vous êtes officiellement sur la liste d'aptitude à la direction d'école" Champagne.

    Avril 2016: "Vous n'avez obtenu aucun des postes demandés. Champagne quand même.

    Mai 2016: "Marianne, choisis quand même, je sais que tu as 3 ans pour prendre ton poste, mais y a des écoles restantes au second mouvement." Ok. Je "choisis".

    Juin 2016: Vous avez obtenu un poste.Maternelle ET élémentaire. Vous aurez 6 classes, + une classe d'intégration et un dispositif + de maîtres que de classe. Nous ne connaissons pas la personne qui prendra votre classe quand vous serez déchargée. Vous la connaîtrez sous peu. (...)

    Rencontrer son équipe le 5 juillet avec une seule semaine de formation théorique. Profiter de son mois de juillet. Ranger son nouveau royaume à sa façon en août. Toujours sans savoir où je vais. Ce que je dois faire. Prier pour que le bon sens et l'observation de mes collègues directeurs au fil des années suffisent à démarrer.

    Arriver à la pré-rentrée.Connaître le nom de sa décharge moins de 24 heures avant la rentrée des élèves. Apprendre que c'est sa première année. Lui apprendre que nous avons un CP. Refaire l'emploi du temps. Faire 7h -21h30. Apprendre qu'on n'a pas de secrétaire. 7 classes. Que ma clé informatique a été oubliée et que je ferai tout à la main pendant 2 semaines.

    Recevoir des milliards de mails professionnels à la journée. Créer des milliards de sous-dossiers sur l'ordi de l'école, sur l'ordi perso ET sur une clé (on sait jamais) .

    Répondre aux besoins et demandes des collègues. S'aligner sur le fonctionnement de l'an passé, tout en ayant des envies pour l'enrichir. Ne pas avoir peur de proposer. Communiquer. Ne pas être d'accord. Être d'accord.

    Organiser les emplois du temps des 15 personnes de l'école. établir le planning annuel des réunions. Se confronter à des questions. Dire non. Dire oui. Dire je vais réfléchir.

    Re-recevoir des milliards de mails alors qu'on pensait juste avoir bouclé ce point.

    Vivre la rentrée des élèves un jour où je suis dans mon bureau. Prendre la classe quand même parce que ce sont des CP, que la collègue débute,et que les parents sont dans la classe. Gérer parallèlement les nouvelles inscriptions et les coups de téléphone. Sans secrétaire. Sans formation. Avec juste du bon sens.Du calme. Et un peu de réactivité.

    User un bloc-notes prévu pour un trimestre en 2 jours. Ne pas trouver ses clés d'école . Pile à tous les moments où on sonne à la grille.

    Laisser la fatigue s'exprimer le week-end. Comprendre ce que fatigue veut VRAIMENT dire. Se rappeler si c'était nécessaire qu'on n'a plus 20 ans.Tenir bon en pensant aux proches qui y croient sans sourciller.

    Laisser le temps faire son travail. Prendre quelques heures de recul. Se dire que jusqu'ici tout va bien.

    Rencontrer des parents, sourire, discuter, créer un lien tout naturellement, sans forcer.

    Avoir peur d'avoir passé trop de temps sur le travail de bureau et pas assez avec les Bibous. Avoir peur qu'ils ne sachent plus qui je suis.  Entendre quelques heures plus tard dans la cour "Maîtresse? C'est quand que c'est toi avec nous"? Fondre. Se rassurer.

    Gérer son premier conseil de maîtres. S'entendre dire "ça a passé vite".

    Gérer sa première réunion de parents élus. S'entendre dire qu'on est quelqu'un d'ouvert et à l'écoute.

    Être aidée par les CM2 pour les menus travaux administratifs. Être aidée par les collègues . Avoir ce que j'ai demandé en temps et en heure.

    Sentir que j'ai fait le bon choix. Quoiqu'il arrive. Avoir des faiblesses, avoir aussi envie et besoin d'un homme qui m'attend le soir, et qui m'écoute. Ou qui soit là tout simplement. Se demander où je le caserais avec cette vie. Se dire que je lui trouverai une place, s'il est sérieux.Mais continuer de relever des défis seule, ai-je bien le choix...

    Continuer d'évoluer. D'apprendre. De découvrir. Et ne jamais s'arrêter.

     


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  • Je tiens à vous prévenir : j'ai plein d'idées et de choses à dire,(comme d'habitude) et en même temps aucun plan en écrivant aujourd'hui. J'ai juste envie d'écrire. Et comme je fais très souvent ce que j'ai envie de faire, allons-y dans la joie, la bonne humeur et l'improvisation la plus totale. (Non parce que bon, habituellement j'ai quand même une idée directrice, une bribe de plan quoi. Et là rien. Advienne donc que pourra. Merci pour vos encouragements ^^)

    Mon Burn Mars , il n'a pas prévenu. Il est arrivé comme une balle, du jour au lendemain. Symptômes: malaises, chutes de tension, fatigue extrême, angine carabinée histoire d'en rajouter une couche, la totale. Le bonheur. THUG LIFE.

    On m'a dit "C'est normal, t'en as besoin c'est tout", ou encore "Fais-en moins" . Certes. C'est mignon. Mais bordel de merde NON! C'est en étant couchée 2 semaines sans avoir le choix que je me suis rendue compte que c'était encore pire pour moi.

    Je veux mes journées de 10 heures, mes soirées bulles improvisées, mes heures de sport et mes contacts avec les gens.

    J'ai besoin d'être à fond tout le temps. Parce que c'est ça qui me fait me lever le matin.

    Ce dont je me passerais allégrement, en revanche, ce sont les actualités à la sauce BFM , les accumulations de soucis exogènes , les gens compliqués, les gens que j'aime qui ne vont pas bien.  Ce qui me ferait du bien, c'est de ne pas être autant touchée et affligée par les milliers de commentaires de gens incultes et hargneux sur des articles de journaux numériques.Je sais, je sais, je devrais arrêter de les lire. Je me soigne.Mais je pense que j'ai besoin de voir jusqu'à où peut aller la misère intellectuelle. Et je suis largement servie, et toujours étonnée par le niveau toujours plus bas. Je mets dans ce sac de nœuds en vrac:

    • Les rastons , fachisants,  ignares et haineux.
    • Les partisans du complot. Si si, on les a tous dans nos contacts.( ou on en a tous lu):  "Vous êtes tous des moutons/ vous vous émeuvez du sort des victimes de votre pays ou du pays voisin, mais pas quand c'est plus loin...etc...mmmmm'voyez maintenant? Bien.Nul besoin de développer davantage. Alors t'es gentil , mais déjà je m'émeus de ce qui m'émeut figure-toi que c'est pas moi qui décide , et je t'emmerde, et de 2, si tu pouvais nous laisser 2 secondes pour encaisser  ce que les autres pays vivent depuis des centaines d'années et que nous on s'est pris en pleine gueule y a juste 1 an,  tu serais bien urbain. Quand ton grand-père décède, tu as mal. Quand c'est celui d'un ami, tu compatis. Y a des degrés, c'est comme ça. Comprenne qui veut , merde à la fin.
    • Les pseudos Facebook du type "Mesenfantsmaviemabataille" (dont le vrai nom est en général Marie Binard) et qui résument leur vie à leurs enfants. Et uniquement à leurs enfants, sans exception aucune. Certes c'est beau, je ne dirai jamais le contraire, mais vu le contenu des statuts, je préfère parfois m'énucléer pour ne pas voir le combo "mère et juste mère qui emmerde ceux qui n'ont pas d'enfants/ inculture notoire/ Bescherelle ta mère/ Détails sordides et gore des diverses sécrétions de ton enfant. Sans déconner, est-ce que moi je te méprise parce que tu es mère et pas moi? Non. Je suis contente pour toi, et la plupart du temps, je te trouve admirable. Alors tu seras gentille de te rassembler et d'être moins sectaire. Et , par la même occasion, moins chiante, comme ça tu f'ras qu'un voyage. Je tiens à signaler néanmoins que je n'ai jamais été visée personnellement,et que dans aucun des amis FB que je connais dans la vraie vie ce n'est le cas,  c'est une constatation globale. Je sais que je serais moi-même probablement folle de mon môme si j'en avais un, mais la vie, et c'est ça qui  est , vous me le concèderez, quand même bien cool, c'est une foultitude de petites choses, accumulées:  un accomplissement personnel, du bonheur en couple, des joies professionnelles, des enfants formidables, des soirées entre amis ou en famille...Ton bibou, dans 25 ans il sera barré avec sa moitié, il te demandera des thunes pour sortir, pour inviter sa meuf au resto, il pourra pas être là le dimanche en famille parce qu'il a foot ou gala de danse.Il te fera un bisou à l'arrache pour se faire pardonner...je veux dire, aime-le, grave, mais n'oublie pas qu'on vit vieux,et qu'après lui ou elle, il te restera au bas mot 35 ans à vivre. Et que donc, si ta vie n'a tourné qu'autour de ça, tu vas te sentir bien seule le moment venu.(et si moi-même je deviens ce genre de parent, traitez-moi s'il vous plaît. Mes parents ne sont pas comme ça, et donc je me dis que l'espoir existe.

    Au vu de ces constatations qui me poussent à dire que le monde part en sucette violent, je pense que mon Burn Mars n'était en réalité qu'une claque dans la tronche. Des détails qui, additionnés les uns aux autres, m'ont fait réalisé méchamment qu'on est dans une merde internationale. (au sens propre comme au figuré). Et que même mon grand-père, qui avait coutume comme vous le savez, de dire "bahhhhh ça va s'arranger, poule'...n'aurait rien pu faire et serait aujourd'hui aussi inquiet et désespéré que moi.

    Alors non, je ne suis pas un mouton. Mais oui, je suis un peu fataliste. Parce que , contrairement à certains dont on a l'impression avec leurs commentaires qu'ils seraient prêts à aller, au choix, héberger des migrants, loger des SDF, aller combattre à l'étranger, moi je sais que je n'en serai pas capable et surtout que je n'en ai pas les moyens. cela ne relève pas de ma compétence. Je sais que, si dans les villages, on accueillait quelques familles de migrants, je serai la première à créer du lien; Mais je ne peux pas lancer l'initiative encore une fois, ce n'est pas de mon ressort.Donc je sais fermer ma gueule . Parce que critiquer c'est tellement facile.  Ce qui ne m'empêche pas de souffrir à ma façon. Je n'ai pas le pouvoir de faire grand-chose, (voire je n'ai le pouvoir de rien) mais ma compassion est non feinte, et je ne l'expose pas à tout-va. Je la vis. Et c'est mon corps qui l'a exprimé. Cette intense fatigue physique était en fait morale.

    Je ne supporte pas le monde tel qu'il devient. Avec son lot de misère sociale, de guerres de religions et/ou de territoires (ouiiii je sais ça fait des milliers d'années mais encore une fois, la BFMisation a fait qu'on s'en rend de + en + compte voilà n'allez pas chercher plus loin). Il y a encore quelque temps, j'arrivais à faire abstraction , comme la plupart d'entre nous, en vivant ma petite vie, en faisant comme si c'était loin tout ça. Mais ça...c'était avant.

    Bon, mais, me direz-vous elle n'a pas parlé d'amour? Et bien si. Mais pas celui auquel on s'attend. Pas l'amour à la Madi Bridget Jones. Parce qu'il y a des amours dont j'avais envie de parler ce soir. L'amour de l'Autre, des autres. L'amour de la langue française, de la culture. L'amour d'un monde qui est en grande partie derrière nous.

    Heureusement, il reste les Desproges, Coluche et  Ferrari maintenant, pour exprimer librement et avec humour notre désespérance. Il nous reste aussi les enfants, les amis, la famille, la musique, et bien d'autres choses pour tenir le coup et essayer d'être heureux. Un peu égoïstement, certes. Mais heureux quand même.

    En vous souhaitant. Madi. Un selfie à l'envers. Parce que le monde va de travers.

    Burn Mars VS Burn Out

     

     

     


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